Par où commencer ?

C'est vrai ça... par où commencer ?

Comment débuter un blog qui permettra de me vider la tête, de raconter comment j'ai atteint le fond du trou, là où c'est glauque, humide, vaseux et où l'air est irrespirable...

Comment raconter des souvenirs, des choses qui m'ont aussi permis de continuer de respirer, d'aller de l'avant coûte que coûte...

Ouais, la vie n'est pas facile, la vie est souffrance (coucou les bouddhistes). Et quand on reconnaît ça, on a plusieurs choix qui s'offrent à nous.

rester dans cette souffrance ou l'accepter.

rester dans la souffrance c'est aussi rejeter de manière systématique les fautes sur les autres et rester en position de victime ; victime du méchant, de l'employeur, du gouvernement, du système, des mauvaises entités, devenir complotiste et j'en passe.

Très peu pour moi.

Ou alors c'est se relever les manches et aller de l'avant. Et ça veut dire quoi ça, quand tout semble aller de travers, hein ? c'est accepter que parfois on fait de la merde, que parfois on a l'impression que tout nous tourne le dos, accepter une vie difficile, compliquée, vivre ses souffrances physiques et psychologiques, et se demander pourquoi elles sont là, ou même parfois ne pas se demander pourquoi elles sont là et juste faire avec.

Le plus difficile, et c'est là où j'en suis, c'est d'être au fond, sans aucune autre motivation que de stagner. Être à ce point fatiguée et emplie d'une lassitude profonde et sombre, et espérer qu'un jour on s'endorme sans se réveiller. Comme ça au moins, plus de soucis à gérer. Oui c'est ce que je voudrais parfois, mais dans le même temps je sais que je suis là pour assumer mes reponsabilités dans cette vie.

Mais c'est aussi arriver à voir le rayon de soleil quand il est là, voir un ciel orageux et voir les rayons de lumière traverser au loin, s'arrêter sur le dessin d'un enfant et y voir l'insouciance et le beau, atteindre l'orgasme gustatif en mangeant un plat qu'on vient de préparer, voir un regard qui fait du bien et ressentir ce bien, sentir la main tendue quand on en a besoin, et aussi se satisfaire de ce que l'on a, même si c'est peu.

Et arrêter de penser que l'autre a plus que nous, que chaque autre situation est plus enviable que la nôtre. C'est faux. Et surtout c'est rejeter ses reponsabilités de ce que l'on a bâtit. Si j'en suis là où j'en suis j'ai ma part de responsabilités.

Alors pourquoi ce nom de blog "les pépins de raisins", hein ?

Et bien parce que le raisin c'est beau, c'est sucré, c'est juteux, on peut le manger comme ça, à table, entre les repas, le manger avec d'autres aliments, le faire sécher, en faire du vin, du jus... mais aussi parce qu'à l'intérieur se cachent des pépins. et qu'on doit faire avec.

Tu sais pourquoi j'ai choisi ce nom alors que je ne parle pas espagnol (je n'aime pas cette langue d'ailleurs, ça m'arrache les oreilles) ? parce que l'un de mes enfants a dû apprendre ça en espagnol, et que les pépins de raisins ça m'a tout de suite parlé. Va savoir pourquoi.

Et tu sais pourquoi j'ai commencé à écrire ? parce qu'une amie très chère m'a rappelé le pouvoir des mots. Alors merci à toi, mon amie très chère.